Qui n’a pas déjà vécu ces faux semblants de collaboration ? Exemple : lors de projets stratégiques où les discours sont résolument orientés « one team » et qui s’avèrent au quotidien des calvaires de la relation inter-personnelle?

Disons le sans détour, c’est parfois les malentendus, les pré-carrés, les désaccords, la compétition…qui prennent le dessus ! Entre individualisme et management fuyant ou exacerbant les rivalités, nous avons vite fait de tomber dans les conflits.

Et pourtant, nous aspirons tous à des ambiances de travail où l’entraide et l’esprit d’équipe sont la donne.

Comment créer ce petit quelque chose qui fait toute la différence ? Vous savez ce liant qui va permettre confiance, bienveillance, résilience…

Nous le savons bien, cela ne se décrète pas : ça s’insuffle, s’alimente, se vit !

J’évoquais dans mon précédent article, sur la Raison d’être, la puissance de l’intelligence collective : en pratique c’est la capacité d’une communauté à faire converger intelligence et connaissances pour avancer vers un but commun, grâce à la qualité des interactions entre les membres et la synergie de leurs compétences, qui isolément prises peuvent être limitées ou insuffisantes.

 Ce concept est une des clés du succès pour réellement atteindre le sens originel du mot compétition.

 

Du latin competere, « s’efforcer ensemble à, chercher ensemble ».

La recherche simultanée par deux ou plusieurs personnes d’un même résultat est pourtant le salut de nos organisations de travail devenues de plus en plus complexes (fusion/acquisition, matriciel, multiculturalisme…) et où la recherche de relations constructives et performantes est devenue un facteur différenciant pour la réussite, la performance, le bien-être de chacun et permettant au passage de donner du crédit au fameux label « great place to work ».

Outre-Atlantique, cela fait des années que la collaboration radicale a fait ses preuves. De quoi s’agit-il ? D’une collaboration radicalement imposée, en mode autocratique ?

Que nenni !

Voyant le jour aux Etats-Unis, elle décrit une diversité d’actions de coopération permettant d’unir plusieurs personnes ou structures dans le but de co-créer / construire / réaliser…Et ceci que nous soyons alliés ou concurrents !

Wonderful, the world of co was born !! 😊

Nouvelle pratique de management, elle a été amplement diffusée par Jim Tamm, auteur américain d’un ouvrage de référence sur la collaboration radicale. Il explique que les entreprises ne mettant pas l’accent sur une collaboration interne de qualité, ne peuvent renvoyer à l’externe une image de performance et entretenir des relations clients de qualité.

Il est donc devenu stratégique de créer un environnement de travail dans lequel les relations sont saines, fluides et constructives, afin de répondre favorablement aux objectifs de performance.

Cette approche met à la fois l’accent sur ce qui se joue pour soi et dans sa relation à l’autre. C’est la combinaison des deux qui offre une multitude de possibilité de croissance relationnelle ou de conflit.

Jim Tamm dit que cela tient à chacun de nous de croître vers sa « zone verte » ou de rester dans sa « zone rouge ».

Et c’est dans l’observation macro de ces choix individuels que la maturité collaborative d’une organisation s’apprécie.

Mais comment évaluer sa propre contribution ? Jim Tamm a mis au point un outil servant à mesurer l’écart entre l’actuel et la cible au travers de 5 compétences venant nourrir la culture collaborative d’une organisation.

Pour ma part, je vous propose un simple exercice de réflexion. Restons en Amérique.

Je vous invite à méditer les 2 dimensions de la collaboration radicale au travers de 2 légendes amérindiennes qui contaient déjà les vertus du développement personnel et de l’unité :

La relation à soi et Les Deux Loups :

 

« Un soir, un vieil indien Cherokee raconte à son petit-fils l’histoire de la bataille intérieure qui existe chez les gens et lui dit :

 

Mon fils, il y a une bataille entre deux loups à l’intérieur de nous tous.

 

L’un est le Mal : C’est la colère, l’envie, la jalousie, la tristesse, le regret, l’avidité, l’arrogance, la honte, le rejet, l’infériorité, le mensonge, la fierté, la supériorité, et l’égo.

 

L’autre est le Bien : C’est la joie, la paix, l’amour, l’espoir, la sérénité, l’humilité, la gentillesse, la bienveillance, l’empathie, la générosité, la vérité, la compassion et la foi.

 

Le petit fils songea à cette histoire pendant un instant et demanda à son grand-père :

 

Lequel des deux loups gagne ?

 

Le vieux Cherokee répondit simplement : Celui que tu nourris. »

La relation aux autres et L’arc-en-ciel : 

 

« Un beau jour, toutes les couleurs du monde entier se mirent à se disputer. Chacune prétendait qu’elle était la plus belle, la plus importante, la plus utile, la préférée !

 

Elles se vantaient, à haute voix, chacune étant bien convaincue d’être la meilleure. Le bruit de leur querelle s’enfla de plus en plus.

 

Soudain, un éclair d’une lumière aveuglante apparut dans le ciel, accompagné de roulements de tonnerre. La pluie commença à tomber à torrents sans discontinuer.

 

Effrayées, toutes les couleurs se tapirent et se rapprochèrent pour chercher un abri les unes près des autres.

 

La pluie prit la parole :

 

«Stupides créatures qui vous battez entre vous, chacune essayant de dominer l’autre, ne savez-vous pas que c’est le grand esprit qui vous a faites toutes, chacune dans un but particulier, unique et différents ?

 

Il aime chacun d’entre vous, il a besoin de vous toutes. Joignez vos mains et venez à moi. Il va vous étendre à travers le ciel en un magnifique arc-en-ciel, pour vous montrer qu’il vous aime toutes, que vous pouvez vivre ensemble en paix. Comme une promesse qu’il est avec vous, et comme un signe d’espérance pour demain…» .

 

Ainsi, chaque fois que le grand esprit envoie une pluie pour laver le monde, il place l’arc-en-ciel dans son ciel, et quand nous l’apercevons-nous devrions nous rappeler qu’il veut que nous sachions, nous aussi, nous apprécier les uns les autres et le louer de notre merveilleuse complémentarité. »

Morale des histoires : nous sommes libres, en conscience, de progresser et de faire évoluer nos valeurs, ce que nous sommes. Nous sommes aussi responsables de nos dynamiques relationnelles : l’effet vertueux réside dans notre capacité à mobiliser notre énergie en faveur de la confiance, de l’entraide, de l’autonomie et de la responsabilisation, au lieu de la gaspiller dans des manœuvres égotiques et « politiques », de protections et de justifications en tout genre.

Inscrivons-nous donc dans un monde « de co », où coopération, collaboration, cohérence, cohésion, co-construction, co-création, co-réalisation, co-responsabilité,…deviennent à la fois la source et la résultante d’une volonté d’agir ensemble.

 

Et vous, quel loup choisissez-vous de nourrir ? Et comment votre couleur rentre en complémentarité avec celles autres ?

Au plaisir de partager avec vous.

Originellement vôtre, Bouchra Harkat

 

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